Sceat

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Sceat d'Aldfrith de Northumbrie

Les sceattas (singulier : sceat, du vieil anglais), ou pseudo-sceattas[1], étaient des piécettes d'argent, au graphisme barbare et pesant moins d'un gramme, utilisées à partir de 650 par les marchands frisons et anglo-saxons qui commencent à développer le commerce le long des côtes de la mer du Nord, via les ports de Quentovic et Dorestad. Elles remplacèrent, à côté des deniers d'argent frappés par les ateliers laïcs et ecclésiastiques, l'or qui circulait jusqu'au début du VIIe siècle en Occident[2].

Elles se répandirent dans toute la Gaule, comme en témoigne leur présence dans de nombreux trésors retrouvés à Bais (près de Rennes), Saint-Pierre-les-Étieux (près de Bourges), Nohanent (près de Clermont-Ferrand), Plassac (près de Bordeaux) et Cimiez (près de Nice). De nombreuses imitations locales furent faites en Gaule[3]

Lors de l'assemblée de Ver de 755, le roi franc Pépin le Bref, face au désordre monétaire consécutif à leur succès et à la prolifération des ateliers privés, procéda à une « révolution monétaire[4] », réaffirmant le monopole royal et cherchant à normaliser la frappe du denier d'argent, dès lors orné de son monogramme et d'environ 1,22 gramme (264 deniers dans la livre-poids romaine, soit 22 sous par livre et 12 deniers par sou[5]).

Le denier d'argent se substitua progressivement aux sceattas.

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Notes et références

  1. Stéphane Lebecq, dans Les origines franques (VeIXe siècle), Éditions du Seuil, collection « Points histoire », 1990, p. 152) considère que le terme, qui apparaît au XVIIe siècle, est erroné et qu'« il vaudrait mieux les appeler proto-deniers ou proto-pennies ».
  2. Pierre Riché, Les Carolingiens. Une famille qui fit l'Europe, Hachette, collection « Pluriel », 2000, p. 347-348.
  3. Philippe Schiesser, « Des deniers mérovingiens de Rennes imitant des sceattas, un exemple parmi d’autres d’imitation », dans les textes publiés par D. Hollard et K. Meziane, Numismatique bretonne / Les faux monétaires, actes du Colloque anniversaire des 50 ans de la SENA à Brest, 17-18 mai 2013, UBO-faculté Victor-Segalen, Recherches et travaux de la Société d’études numismatiques et archéologiques 6, 2015, p. 77 à 99 et pl. 7 à 11.
  4. Jean Lafaurie (in « Numismatique : des Mérovingiens aux Carolingiens. Les monnaies de Pépin le Bref », Francia, 1974) écrit ainsi :
    « C'est une révolution monétaire qu'a effectuée Pépin le Bref. Il est le premier roi qui a légiféré sur la monnaie, qui a su imposer la sienne et a reconquis le monopole de la frappe. Son œuvre, qui sera portée à son point culminant par Charlemagne, durera presque un siècle et demi, tant que les souverains seront assez forts pour la défendre. »
  5. Stéphane Lebecq, op. cit., p. 224.

Bibliographie

  • (en) Tony Abramson, Sceattas – An Illustrated Guide, Heritage Marketing & Publications, 2006, 176 p. (ISBN 978-1905223015)
  • Jean Lafaurie, « Numismatique : des Mérovingiens aux Carolingiens. Les monnaies de Pépin le Bref », Francia, 1974.
  • Stéphane Lebecq, Nouvelle histoire de la France médiévale, vol. 1 : Les origines franques, Ve – IXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 201), , 317 p. (ISBN 2-02-011552-2).
  • Pierre Riché, Les Carolingiens. Une famille qui fit l'Europe, Hachette, collection « Pluriel », 2000, 490 p. (ISBN 2-01-27-8851-3)

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