Ouvrage de Molvange

Ouvrage de Molvange
L'entrée des munitions de l'ouvrage, vue en mars 2004.
L'entrée des munitions de l'ouvrage, vue en mars 2004.

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Thionville
└─ sous-secteur d'Angevillers (ou d'Œutrange)
Numéro d'ouvrage A 9
Année de construction 1930-
Régiment 169e RIF et 151e RAP
Nombre de blocs 11
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 711 hommes et 24 officiers
Coordonnées 49° 24′ 40″ nord, 6° 05′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Ouvrage de Molvange
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Géolocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Ouvrage de Molvange
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Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage
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L'ouvrage de Molvange est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé à l'est du village de Molvange, sur la commune d'Escherange, dans le département français de la Moselle en région Grand Est.

C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant onze blocs. Construit à partir de 1930, il a été épargné par les combats de , avant d'être partiellement transformé après 1945. Il est l'un des plus importants ouvrages de la ligne Maginot dont tout l'armement des blocs de combat était sous tourelles ou sous cloches.

Position sur la ligne

Faisant partie du sous-secteur d'Angevillers (appelé aussi sous-secteur d'Œutrange) dans le secteur fortifié de Thionville, l'ouvrage de Molvange, portant l'indicatif A 9, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates d'intervalle de Petersberg Est (C 40) à l'ouest et d'Entrange (C 41) à l'est, à portée de tir des canons des gros ouvrages de Rochonvillers (A 8) et de Soetrich (A 11)[1].

Il est situé sur les hauteurs d'Œutrange : l'altitude du site (environ 400 m), est un véritable atout pour l'ouvrage.

Description

L'ouvrage est composé en surface de neuf blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins à munitions (un M 1 et plusieurs M 2) et une usine électrique, le tout relié par des galeries profondément enterrées. Ces galeries sont construites au minimum à 30 mètres de profondeur pour les protéger des bombardements. L'énergie est fournie par quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 42 (fournissant 225 chevaux à 375 tr/min)[2] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[3] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

  • Bloc 1 : bloc observatoire avec une cloche VDP (vue directe et périscopique), une cloche JM (jumelage de mitrailleuses) et une cloche GFM (guetteur fusil mitrailleur).
  • Bloc 2 : bloc d'infanterie avec une tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM.
  • Bloc 3 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 81 mm, une cloche GFM et une cloche LG (lance-grenades).
  • Bloc 4 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 135 mm et une cloche GFM.
  • Bloc 5 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm R modèle 1932.
  • Bloc 6 : bloc d'infanterie avec une tourelle de mitrailleuses, une cloche JM et une cloche GFM.
  • Bloc 7 : bloc observatoire avec une cloche VDP (vue directe et périscopique) et une cloche GFM.
  • Bloc 8 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm modèle 1933 et deux cloches GFM.
  • Bloc 10 : bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm modèle 1933, une cloche GFM et une cloche LG.
  • Entrée des munitions : en plan incliné, armé avec un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm) et deux cloches GFM.
  • Entrée des hommes : en puits, armé avec un créneau mixte JM/AC 47 et une cloche GFM[4].

Équipage

L'équipage de l'ouvrage comprenait 725 hommes (dont 24 officiers) des 169e RIF et 151e RAP[4].

Historique

Article connexe : Histoire de la ligne Maginot.

Comme la plupart des ouvrages du secteur fortifié de Thionville, le gros ouvrage de Molvange ne subit pas d'attaque de grande envergure. Son équipage se rendit invaincu.

L'ouvrage fut utilisé par l'Armée française après-guerre et subit un certain nombre de modifications intérieures. Le bloc 7 fut transformé dans les années 1980 avec la construction d'un pylône de communication. Le terrain est toujours utilisé par le 40e régiment de transmissions de Thionville.

En juin 2006, l'Armée a procédé au démontage de la tourelle de 75 du bloc 5 au profit du musée du gros ouvrage de Fermont.

Notes et références

  1. Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 87.
  2. La SGCM, Société générale de constructions mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 42 de Molvange ont quatre cylindres, chacun avec 11 970 cm3 de cylindrée (un alésage à 285 mm et une course de 420 mm).
  3. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  4. a et b Mary et Hohnadel 2003, t.3, p. 90.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Ouvrage de Molvange, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes

Localisation
  • « Cartographie vectorielle », sur cartomaginot.com.
  • « Photographie satellite », sur wikimapia.org.
  • « Localisation sur carte IGN, photos, infos et documents sur l'ouvrage d'artillerie de Molvange »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur wikimaginot.eu.
Descriptions et photos
  • « Ouvrage de Molvange », sur lignemaginot.com.
  • « L'ouvrage de Molvange », sur alsacemaginot.com.
  • Ouvrage A9 Molvange , sur wikimaginot.eu

Articles connexes

v · m
Liste des ouvrages de la ligne Maginot du Nord-Est
Secteur fortifié de l'Escaut Eth
Secteur fortifié de Maubeuge
Secteur fortifié de Montmédy
Secteur fortifié de la Crusnes
Secteur fortifié de Thionville
Secteur fortifié de Boulay
Secteur fortifié de Faulquemont
Secteur fortifié de la Sarre Haut-Poirier
Secteur fortifié de Rohrbach
Secteur fortifié des Vosges
Secteur fortifié de Haguenau
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