Bataille du Grand-Celland

Bataille du Grand-Celland

Informations générales
Date
Lieu Le Grand-Celland
Issue Victoire des Chouans
Belligérants
Républicains Chouans
Commandants
• Claude Marie Lebley • Martial de Mandat
• Michel Moulin
Forces en présence
700 à 1 000 hommes 800 hommes
Pertes
25 à 80 morts
47 à 100 blessés
8 à 35 morts
14 à 60 blessés

Chouannerie

Batailles

Données clés
Coordonnées 48° 40′ 54″ nord, 1° 11′ 05″ ouest
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La bataille du Grand-Celland ou de la Forge-Coquelin se déroula le lors de la Chouannerie.

La bataille

Le , une troupe de 800 Chouans, majoritairement de la légion de Saint-Jean-des-Bois, venant de Gathemo, Saint-Pois, Saint-Laurent-de-Cuves et Brécey, commandés par Martial Mandat (1770-1798) rencontre 1 000 soldats républicains près du Grand-Celland commandés par Appert[1].

Appert, commandant de la ville d'Avranches, tente d'attirer les Chouans vers les retranchements de la Forge-Coquelin qui domine les bois, espérant les y maintenir pour que les troupes du général Lebley, cantonnées à Avranches, Mortain et Saint-Hilaire-du-Harcouët, puissent les prendre à revers[1].

Les Républicains de Ducey engagent le combat les premiers. Ils capturent un chef chouan, de La Broise, qui est sauvé de justesse par les siens alors qu'ils s'apprêtaient à le fusiller. Les Républicains se replient alors vers le retranchement, espérant y attirer les Royalistes. Cependant Mandat se méfie, il divise ses forces en trois colonnes ; Moulin, pour celle de droite, Saint-Louis au centre et lui-même à gauche tandis qu'un réserve surveille les retranchements afin de surveiller les Républicains du retranchement[1].

Ces derniers tentent une sortie, mais la réserve des Chouans les contient. Les renforts républicains tentent de les secourir mais ils se heurtent sur la droite à la colonne de Moulin qui les repousse. Alors, sur l'ordre de Mandat, le commissaire des guerres Cauvin prend la tête des compagnies de Saint-Quentin-sur-le-Homme, Vassy et Viessoix, franchit les fossés et s'empare du retranchement. Les grenadiers républicains prennent la fuite de l'autre côté mais leur retraite est coupée par les Chouans de la compagnie du capitaine Les Sillons[1].

Croyant être attaqués, les Chouans ne tirent qu'une décharge avant de prendre la fuite, mais ils s'aperçoivent bientôt de leur erreur, se rallient et capturent quelques Républicains. Cependant un capitaine chouan, Poytevin, dont le frère vient d'être tué, arrive sur le lieu. Furieux, il abat un des prisonniers, ce qui provoque la fuite des autres[1].

Après huit heures de combat, les Républicains se replient sur Avranches. À court de munitions, les Chouans ne les poursuivent pas. Un rapport de l'administration municipale d'Avranches avoue une perte d'au moins 25 morts et 47 blessés[1], dont plusieurs grièvement, tous devaient mourir des suites de leurs blessures, si bien que la population d'Avranches accusa le médecin Dominel de les avoir empoisonnés[1]. Ebrard, de l'administration d'Avranches évoque une perte de plus de 80 hommes pour les Républicains[2]. Selon Michel Moulin, les Chouans ont 8 tués et 14 blessés, il estime à 300 hommes la perte des Républicains. Pour l'historien Robert Séguin, les Chouans accusent 35 morts et environ 60 blessés tandis que les pertes des Bleus sont de 200 morts ou blessés[1].

Rapport de l'administrateur Ebrard

« Qu'il m'est cruel d'être obligé de vous déchirer le cœur, en vous faisant le récit d'une expédition militaire qui a fait couler le sang de plus de 80 héros républicains. Le 10, le chef de brigade Almin, commandant en l'absence du général Quesnel, est instruit que les Chouans qui, depuis huit jours, se montraient en force dans les environs de Villedieu et de Brecey, s'étaient rapprochés d'Avranches et occupaient les communes du Grand et du Petit-Celland. En conséquence, il fait ses dispositions pour les y attaquer. Le 11, à 4 heures du matin, une colonne d'environ 200 hommes, commandée par un capitaine, se porte sur Brecey afin de prendre l'ennemi à revers. Une autre colonne, forte de 250 hommes, dont partie de la garde nationale d'Avranches, se porte par Ducey dans la commune du Mesnil-Ozenne, avec ordre de s'embusquer, afin de couper la retraite aux Chouans que l'on supposait devoir être mis en déroute. Enfin, à six heures, une troisième colonne, composée en grande partie du 19e bataillon et de quelques tirailleurs de la garde territoriale, forte de 250 hommes, commandée par le brave Hérault, chef de bataillon, marche droit à l'ennemi. Arrivé à la hauteur du Grand-Celland, le commandant s'informe si l'on avait vu les Chouans. Un seul jeune homme, costumé en Chouan volontaire, porteur d'un congé de convalescence, et qui les fuyait à toutes jambes, le prévint qu'ils n'étaient qu'à quatre ou cinq portées de fusil, qu'ils étaient au nombre de 1,500, et qu'instruits de l'arrivée des républicains, ils feignaient de les éviter pour les attirer plus loin. Alors le commandant examine sa carte, tire sa montre, et jugeant que les autres colonnes devaient être arrivées, fait doubler le pas. Un instant après, les tirailleurs engagent le feu. Le commandant, se trouvant dans un ravin, fait promptement défiler la tête de sa colonne là où était la queue, et gagna une hauteur qui dominait toute la campagne. Les Chouans, jugeant l'intention du commandant, se divisèrent en trois colonnes et cherchèrent, mais inutilement, à le devancer sur cette hauteur. Alors le feu s'engagea de toutes parts. Nos braves occupaient cinq à six pièces de terre et se tenaient embusqués derrière les fossés : mais, trop divisés par le petit nombre, ils furent forcés de se resserrer. Un feu roulant dura pendant trois heures et chaque volontaire, muni de 50 cartouches, en fit le meilleur usage possible. De huit officiers qui commandaient cette intrépide colonne, cinq furent mis hors de combat et le commandant fut du nombre. Enfin, épuisés de cartouches et serrés de toutes parts, tous jurèrent de périr autour de leur chef ; mais celui-ci leur ordonna de l'abandonner ainsi que les autres blessés, et de se faire jour à la baïonnette. Il leur remit ses instructions, sa montre et ses épaulettes. Chacun s'embrasse et, la rage et le désespoir dans le cœur, s'élance au milieu des rangs de ces monstres qui, tout en fuyant de droite et de gauche, donnent la mort à douze grenadiers. À peine les débris de cette colonne étaient-ils sortis du champ d'honneur que la tête de la colonne de Brecey y pénétrait de l'autre côté. Un feu terrible fit croire à ces premiers que ces coups étaient dirigés sur leurs blessés et sur plus de 30 des leurs qui, malgré les ordres de leur chef, étaient restés à ses côtés et se tenaient aux cheveux avec les scélérats qui venaient enlever leurs dépouilles, de sorte qu'ils suivirent leur route, conduisant avec eux quelques-uns de leurs blessés. La nouvelle de cette sanglante affaire avait jeté l'alarme dans toute la ville et la consternation dans l'âme des républicains. Deux heures après, on est instruit officiellement que tous nos blessés ont été sauvés par la colonne de Brecey et que les Chouans sont en pleine déroute. Les visages se dérident aussitôt et chacun s'empresse de porter secours aux blessés. Pourquoi la colonne de Ducey, qui n'était qu'à trois quarts de lieue du champ de bataille, n'a-t-elle pas donné ? Ce n'est pas la faute de nos gardes nationales, car elles ont fait toutes les instances possibles ! Pourquoi la colonne de Brecey est-elle arrivée si tard ? Pourquoi enfin deux autres colonnes de 500 hommes n'ont-elles pas paru, et que l'on ignore même où elles sont ? L'ennemi, changeant de place, peut faire perdre la distance des colonnes : mais, dans une action qui dure trois heures, on a le temps de se rapprocher !!! Le brave Mauviel, lieutenant de la compagnie territoriale, est dangereusement blessé. Nota. — Les Chouans avaient 20 ou 30 cavaliers ; leur porte est plus considérable que la nôtre, mais peut-on comparer l'une à l'autre !. »

— Rapport de Ebrard, commissaire exécutif près l'Administration municipale d'Avranches, au citoyen Frain, commissaire général près le Département, le 14 prairial[2].

 

Bibliographie

  • Léon de La Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 1793-1832, t. I, Plon, (Gallica), p. 508-510.
  • Félix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 2e partie, (Texte en ligne p. 159-160), p. 101-102.

Notes et références

  1. a b c d e f g et h Léon de La Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, t. I, p. 508-510.
  2. a et b Félix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, p. 101-102.
v · m
Révoltes paysannes
(1792-1793)
Virée de Galerne
(18 octobre 1793 au 23 décembre 1793)
Chouannerie morbihannaise
Expédition
de Quiberon
Chouannerie en Ille-et-Vilaine
Chouannerie en Anjou et Loire-Inférieure
Chouannerie dans les Côtes-du-Nord
Chouannerie dans la Mayenne
Chouannerie normande
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